Mise à jour de l'origine : Colombie 2023
Mise à jour sur l'origine de la Colombie - janvier 2023
Cela fait quelques années que nous n'avons pas examiné de près la Colombie, à la fois en tant que pays producteur et du point de vue de nos partenaires producteurs dans ce pays. J'ai eu le plaisir de me rendre récemment à Quindio et Huila et je souhaitais vous faire part de quelques observations sur le terrain. Parmi les nombreux sujets saillants de ce voyage, citons les conditions météorologiques irrégulières, l'inflation, le Pink Bourbon et le travail agricole durable, que j'aborderai plus loin.
Météo
En 2022, la Colombie et une grande partie de l'Amérique centrale ont connu pour la troisième année consécutive des conditions météorologiques de type La Nina. Ce phénomène a entraîné des pluies inhabituellement abondantes dans la région, compliquant le déroulement normal des événements dans les régions productrices de café - tout, de la floraison à la récolte, en passant par la maturation des fruits, a été bouleversé. Les conditions se sont quelque peu améliorées depuis décembre et la Colombie estime désormais la production à 11 millions de sacs cette année, contre près de 15 millions il y a trois ans.
Dans les régions où 49th achète du café, à savoir Huila, les livraisons de cerises aux stations de réception ont diminué d'environ 50% l'année dernière, en grande partie à cause de la baisse de la production dans les régions de haute altitude. En outre, les livraisons ont été plus petites et plus fréquentes, en raison d'une floraison dispersée qui fait que le café mûrit un peu à la fois.
Inflation
Nous avons vu les prix augmenter en Colombie et dans la plupart des pays producteurs de café au cours des 18 derniers mois, et l'on suppose que les agriculteurs en récoltent les fruits. Pourtant, alors que les consommateurs d'Amérique du Nord subissent les pressions de l'inflation sur le coût des biens et des services, les caféiculteurs ont vu le coût de la fertilisation augmenter de plus de 60 %. La fertilisation est un élément essentiel pour produire non seulement de bons rendements, mais aussi une bonne qualité. La main-d'œuvre, tout comme dans le Nord, s'est raréfiée, ce qui rend les contrats plus coûteux. Et le coût du transport des zones agricoles rurales vers les villes régionales où le café est collecté a également augmenté, parallèlement à la hausse du prix du carburant. Cette triple inflation signifie que de nombreux caféiculteurs sont loin de s'en sortir aussi bien qu'il n'y paraît.
J'ai rendu visite à Carlos Guamanga, un partenaire producteur de longue date, dans son exploitation El Recuerdo et lui ai demandé ce qu'il pensait du prix du café et s'il se sentait à l'aise sur le plan économique. N'oubliez pas que le prix payé aux agriculteurs avec lesquels nous travaillons a plus que doublé au cours des deux dernières années. Sa réponse a été du genre : "Les chiffres en dollars d'aujourd'hui semblent généreux sur le papier, mais si l'on tient compte du coût de production et de la baisse des rendements due à La Nina, c'est à peu près la même chose." Il est peut-être juste de dire que les agriculteurs comme Carlos Guamanga prospèrent malgré l'inflation, car ils bénéficient de la stabilité à long terme qui découle des relations et du travail avec d'excellents exportateurs comme Azahar - mais ils ne font pas nécessairement mieux qu'il y a deux ans.
Rose Bourbon
Malgré les complexités du climat et de l'inflation, je ne pourrais pas être plus heureux de la qualité du Pink Bourbon que nous voyons à Huila. Carlos Guamanga et une poignée d'autres producteurs cultivent et transforment des Pink Bourbons de qualité supérieure, une variété qui devient rose plutôt que rouge en mûrissant, et qui s'est distinguée parmi les acheteurs de café de spécialité ainsi que dans les concours. Je suis tombé amoureux des Pink Bourbons au fil des ans - il y a quelque chose de si séduisant dans son caractère de fruit rouge juteux, qui se distingue sur n'importe quelle table de dégustation. Les cafés de Carlos se classent régulièrement parmi les meilleurs de notre gamme, rivalisant aisément avec les meilleurs cafés éthiopiens, kenyans ou panaméens que nous achetons.
Pendant mon séjour en Colombie, j'ai dégusté ses dernières livraisons de Pink Bourbon, qui m'ont époustouflé comme d'habitude. Après plusieurs mois sans ces cafés, en raison de problèmes logistiques, nous avons maintenant un approvisionnement régulier de Pink Bourbons de Carlos, ainsi que d'autres cafés merveilleux de nos partenaires là-bas. Soyez à l'affût des sorties tout au long de l'année.
Azahar et Manos al Grano
J'ai passé la plupart de mon temps en Colombie avec l'exportateur Azahar, dont j'ai déjà parlé. Il s'agit d'un partenaire important depuis quelques années déjà, qui constitue un lien essentiel avec les cafés de Carlos Guamanga et Heladio Ossa, ainsi qu'avec des lots de mélange plus importants destinés à nos produits de base, comme Epic et Old School. L'année et demie qui vient de s'écouler a vraiment mis à l'épreuve notre relation, des problèmes logistiques ayant retardé les expéditions de plusieurs mois - ce qui n'est ni la faute d'Azahar ni la nôtre - rendant les expéditions de Colombie impossibles pendant un certain temps. Je suis heureux de dire que nous avons pris le virage à cet égard et que notre relation a résisté à l'épreuve d'une pandémie mondiale.
La 49e s'est engagée envers Azahar depuis des années parce qu'elle est bien plus qu'un exportateur traditionnel. Oui, ils gèrent les éléments logistiques et de contrôle de qualité d'un exportateur mieux que la plupart - c'est un fait. Mais au-delà de cela, Azahar s'engage à changer fondamentalement la façon dont nous abordons l'approvisionnement en café, ce qui est relativement unique parmi les exportateurs.
Comment Azahar repousse-t-il les limites ? Établir des relations directes entre les torréfacteurs et les producteurs de café, puis faciliter les relations à long terme est peut-être la pierre angulaire de cette mission. Mais Azahar va régulièrement au-delà de la facilitation du commerce direct. Ils ont publié deux guides d'achat de café et sont en train de les mettre en ligne - ces ressources aident le 49e et d'autres torréfacteurs à comprendre le coût du café par région en Colombie, ce qui conduit à des conversations plus significatives sur ce qui est ou n'est pas un prix équitable. Cela ne pourrait pas être plus important ou opportun étant donné la confusion qui règne autour de l'inflation.
Au cours des dernières années, et plus particulièrement depuis un an environ, Azahar a mis en place un programme visant à rémunérer les travailleurs du café conformément à la législation colombienne, avec tous les avantages que cela implique. Manos al Grano, comme on l'appelle, a vu le jour parce que seulement 1,5% des travailleurs du café en Colombie sont payés légalement - la plupart sont payés de manière informelle et ne bénéficient pas d'un filet de sécurité sociale. Les travailleurs maintenus en dehors du secteur formel du travail sont également plus exposés au risque d'exploitation. La question est la suivante : pourquoi les travailleurs agricoles devraient-ils être traités différemment des autres travailleurs ? La réponse d'Azahar est qu'ils ne devraient pas l'être - nous devrions trouver des moyens de nous assurer qu'ils bénéficient des mêmes avantages légaux - salaire minimum, sécurité sociale et soins de santé - que tout le monde.
Bien entendu, cela est plus facile à dire qu'à faire, et c'est pourquoi Azahar a créé une fondation pour gérer son programme. J'ai visité un certain nombre de producteurs qui participent au programme pilote, y compris notre partenaire de longue date, Heladio Ossa, et Luis Albert Jojoa, qui a été partenaire pendant un certain nombre d'années et pourrait le redevenir à l'avenir. À mesure que ces cafés arrivent sur le marché, la 49e se réjouit de s'associer à Azahar et Manos al Grano.